Newsletter ARE du 25 janvier

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RETOURS est la newsletter des membres de l’ARE.

Les propos qui y sont tenus n’engagent que leurs auteurs.

A l’instar des publications d’information, RETOURS entend donner la parole à tous les points de vue.

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Invité de la semaine : Myriam EL KHOMRI
Ancienne Ministre du Travail – DIrectrice du COnseil chez SIACI SAINT HONORE

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Depuis mars 2019, Myriam EL KHOMRI est la Directrice du Conseil RH chez
SIACI SAINT HONORE,
leader du conseil et du courtage en assurance de biens et de personnes.
Myriam EL KHOMRI a exercé plusieurs fonctions dans les gouvernements Valls et Cazeneuve:
Secrétaire d’Etat à la politique de la ville en août 2014,
puis Ministre du Travail, de l’Emploi, de la Formation professionnelle et du Dialogue social
de septembre 2015 à mai 2017.
En juillet 2019,
elle est chargée d’une mission bénévole relative à l’attractivité des métiers du grand âge.
Entourée d’une équipe projet, elle a remis le 29 octobre 2019,
son rapport «Plan de mobilisation nationale en faveur de l’attractivité
des métiers du Grand âge et de l’autonomie 2020-2024»
aux Ministres Agnès BUZYN et Muriel PENICAUD.
Âgée de 42 ans,
elle est titulaire d’un DESS de droit public de l’Université Paris I Panthéon-Sorbonne.

RETOURS :

En tant qu’ancienne ministre du travail et dirigeante dans le privé aujourd’hui, quelle est votre perception des principaux enjeux liés au travail et aux relations sociales actuellement ?

Myriam El Khomri :

La pandémie est venue violemment percuter le monde du travail. D’abord, en modifiant profondément et, je pense, durablement le rapport que nous avons au travail et le sens que nous lui donnons ainsi qu’en modifiant son organisation, dans le temps et dans l’espace. Le télétravail, expérimenté dans l’urgence au départ et de façon biaisée – car personne ne prône le télétravail intégral 5 jours par semaine – en est la face la plus visible.

Ensuite, cette crise sanitaire aura été un puissant accélérateur de particules en matière de transition numérique et énergétique, et nous ne sommes qu’au début de mutations immenses à moyen terme. À court terme en revanche, la crise sanitaire dessine les contours d’une crise économique et sociale dont nous percevons encore mal l’impact, grâce à nombre d’amortisseurs publics, mais une envolée du chômage et un risque accru d’augmentation de la pauvreté sont assurément à craindre.
Face à cette situation, salariés et dirigeants sont dans l’expectative et leur confiance respective est atteinte. Peur de devoir mettre la clé sous la porte pour les uns, peur du licenciement pour les autres, avec en toile de fond un interventionnisme public qui se traduit par un niveau d’endettement record : les jeunes ont déjà beaucoup souffert du contexte présent, qui obère leur avenir scolaire et professionnel ; il ne serait donc pas responsable de leur infliger une double peine en faisant en prime peser sur leurs épaules le coût durable de ce que nous traversons. Dans tous les cas, le manque total de visibilité prévaut, accentuant le sentiment d’inquiétude de tous les acteurs.
À ce stade, l’État est venu massivement au secours de l’économie en aidant les dirigeants d’entreprises à encaisser le choc conjoncturel de la crise, ce dont tout le monde se réjouit. Mais cela risque de ne pas durer : beaucoup préparent des réductions d’effectifs, sans parler des dépôts de bilan qui s’annoncent chez les commerçants et les TPE.
Dans ce contexte particulièrement dégradé, les relations sociales risquent de se tendre et il convient d’engager des actions immédiates visant à rassurer les différentes parties. La période exceptionnelle que nous vivons interdit l’immobilisme et le confort des postures anciennes. Surtout, elle nous impose pragmatisme et audace pour surmonter l’épreuve. Tout le monde doit en effet se réinventer. Nous sommes en train de vaincre une effroyable pandémie : faisons-nous confiance, collectivement, pour nous montrer capables d’en maîtriser les conséquences économiques et sociales avec l’esprit de responsabilité qui s’impose.
À ce titre, la mise en place du nouveau dispositif de “transition collective”, destiné à favoriser les reconversions professionnelles d’un secteur sinistré à un autre plus porteur m’apparaît être une piste très opportune. C’est un bon exemple de dialogue social au plus proche des réalités de terrain. Mais de nouvelles politiques et de nouveaux outils seront à inventer pour maîtriser les mutations économiques et en limiter le coût social. Et il est urgent de relancer la concertation si l’on veut éviter la confrontation.

Quelle est votre perception de l’évolution à venir du marché de l’emploi et comment pensez-vous que l’on peut œuvrer à sa protection ?

La crise économique que nous traversons a déjà mis à mal de nombreux secteurs d’activité tels que l’aéronautique, le transport aérien, le tourisme, l’évènementiel ou la culture pour ne citer que les plus visibles. Autant de secteurs qui pèsent en prime très lourd dans notre pays au plan macroéconomique et qui contribuent à notre modèle et à son rayonnement. L’hécatombe pourrait être redoutable si nous ne maintenons pas notre effort de solidarité en faveur de ces derniers.
En outre, plusieurs facteurs structurels risquent de se conjuguer dans les mois à venir tels que la chute des ventes de véhicules diesel, la digitalisation de certaines activités ou encore les décisions liées à la transition écologique. Les opportunités à moyen terme sont aussi immenses que les risques à court terme.
Dans ces conditions, l’État doit impérativement poursuivre ses efforts, peut-être même les amplifier pour maîtriser tout à la fois les mutations macroéconomiques à l’œuvre et garantir une transition douce au niveau microéconomique. En la matière, il va nous falloir innover et faire preuve d’audace pour renforcer l’accompagnement des personnels, tant en matière de formation que de protection sociale, car, demain plus que jamais, la connaissance et la confiance seront clés.

Quels sont pour vous les plus gros enjeux pour les pouvoirs publics ? Comment pensez-vous que des associations comme l’ARE peuvent contribuer ?

Pour les pouvoirs publics, le premier des enjeux est naturellement de nous protéger de la menace sanitaire. L’arrivée de vaccins, conçus en un temps record grâce à une mobilisation mondiale sans précédent, en dépit des difficultés logistiques et administratives dans l’acheminement, permet enfin d’entrevoir la sortie du tunnel d’ici quelques mois. Il faut nous en féliciter.Mais l’enjeu majeur pour la suite est d’éviter des faillites en cascade, de contrer la récession qui pourrait poindre et même d’éviter que cette potentielle récession ne se transforme en dépression. La solidarité est d’autant plus nécessaire que la montée du chômage et de la précarité aura elle-même un effet récessif aggravant. Là encore, des fonds publics considérables devront être mobilisés pour éviter que nombre de nos concitoyens ne sombrent dans un chômage « passif ». Accompagner les uns et les autres dans leur reconversion, soit parce qu’ils auront perdu leur emploi, soit parce qu’ils voudront d’eux-mêmes se mettre au service de nouveaux secteurs, apprendre de nouveaux métiers, contribuer à construire une nouvelle économie, c’est ce à quoi nous devons nous employer « quoi qu’il en coûte ». Car rien ne nous coûterait en réalité plus cher qu’une dépression économique et une crise sociale, doublée d’une potentielle crise démocratique.

Les pouvoirs publics auront, dans ce contexte, besoin du concours de tous les acteurs, individuels et collectifs. C’est pourquoi, dès maintenant, pour casser la vague du chômage qui commence à monter, il est essentiel de détecter les entreprises en difficulté pour identifier, avant qu’il ne soit trop tard, des solutions pérennes de reprise de ces dernières. C’est en cela que des associations comme l’ARE sont indispensables pour accompagner ces projets de retournement.
La crise sanitaire nous a conduits, partout dans le monde, à faire passer la vie et la santé humaine avant toute autre considération, y compris d’ordre économique. Nous devons envisager la suite en ayant à cœur de préserver le capital humain et à ne surtout pas en faire une variable d’ajustement première. Notre économie demain n’en sera que plus prospère

Retours… sur la presse

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